Accrochez-vous à vos spikes et remontons le fil du temps.
Hold on to your spikes and let’s go back far in time.
Alors…le punk est-il né en 1975-76 dans la boutique “Sex” du sieur McLaren et de Miss Westwood ?
Well, was punk born in 1975-76 in Mister MacLaren and Miss Westwood’s shop “Sex” ?
Ou bien est-il né au CBGB de New-York en 1973-74 ?
Or was it born in the CBGB club in New-York in 1973-74 ?
Et s’il avait vu plutôt le jour à Lima, au Pérou, en…1964 ?
What if it had come to life in Lima, Peru, in…1964 ?
Voilà ce que pose comme question un groupe local qui aura tourné durant seulement 2 ans avant d’appuyer sur la touche “pause” pendant 40 ans :
This question arises thanks to a local band which played only 2 years before going back to sleep for almost 40 years :
Los Saicos. N’activez pas votre dernière appli de traduction (ce qu’à l’époque du groupe on appelait un “dictionnaire”). Ce mot n’a aucune signification dans la langue de La Polla Records. La légende péruvienne soumet l’idée que les 4 gars dans le vent du quartier de Lince pensèrent un moment s’appeler “Los Sadicos” (les sadiques) mais que par peur d’être censurés ou de paraître trop agressifs (selon les narrateurs de la légende), ils abandonnèrent le “D”. Une autre légende, nord-américaine cette fois (et beaucoup moins crédible) évoque l’idée que “Saicos” est une phonétisation espagnole du mot anglais “Psychos”…
Los Saicos. Don’t rush on your latest translation app. (what they used to call a “dictionnary” at the time). This word has just no meaning in La Polla Records ‘ language. A Peruvian legend says the 4 guys of Lince District wanted to call themselves “Los Sadicos” (The Sadistic Ones) before dropping the “D” because they either feared to be censored or to sound too aggressive (according to who’s telling the story). Another legend, coming from the States (and a bit more doubtful) says “Saicos” is the Spanish phonetic for the English word “Psychos”…
Enfin bref, ce groupe fait écho à notre précédent article Mais au fait, c’est quoi être punk ? What is punk by the way ?
Car indéniablement, ils sont punks. Certains de leurs textes, de leurs musiques, le fait d’aller là où personne ne les attendait en 1964 comme en 1966 après leur séparation, font d’eux des précurseurs.
Mais indéniablement, ils ne sont pas punks non plus. Là encore, certains textes et musiques, tout comme leur parcours en 64 comme en 66…
Ce groupe est un paradoxe à moitié vivant (il ne reste en effet que 2 membres en vie) et rien que pour ça, il mérite sa place ici !
Well, this band echoes what we were writing in our latest article Mais au fait, c’est quoi être punk ? What is punk by the way ?
Because without any doubt those guys are punks. Some of their lyrics, of their musics, going where nobody expected them to go in 1964 as well as in 1966 after their split, make them forerunners.
But without any doubt either, they are not punks ! Lyrics, musics or what they did in 64 or after 66…
This band is a half-living paradox (only 2 of the original cast are still alive) and that’s why they deserve to be here !
Bon, on rembobine et on reprend depuis le début.
Lima, en 1964, c’est ça
Let’s play backward et let’s start at the very beginning.
That’s 1964 Lima
Vidéo mise en ligne sur YouTube par Heduardo le 16/08/2013
ou ça / or this
Vidéo mise en ligne sur YouTube par Heduardo le 01/12/2012
Los Saicos, c’était ça / That was Los Saicos
“ta ta ta ta ta ta ta ta ya ya ya ya ya
Echemos abajo la estacion del tren x4
demoler demoler demoler demoler” (Los Saicos)“ta ta ta ta ta ta ta ta ya ya ya ya ya
détruisons la gare x 4
démolir démolir démolir démolir” (Los Saicos)
“ta ta ta ta ta ta ta ta ya ya ya ya ya
let’s tear down the train station
destroy destroy destroy destroy” (Los saicos)
Vidéo mise en ligne sur YouTube par Heduardo le 30/08/2010
Des cris, un texte nihiliste, une musique agressive pour l’époque et surtout l’environnement, avec 13 ans d’avance, les 4 apprentis musiciens ont eu le même impact culturel sur le public que les Sex Pistols.
Screams, nihilistic lyrics, aggressive music at the time, these 4 guys culturally impacted the audience the same way the Sex Pistols will do.
Le groupe se forme en 1960 avec Erwin Flores au chant et à la guitare / The band was created in 1960 with Erwin Flores (lead vocal and guitar)
Pancho Guevarra à la batterie (drums)
Cesar “Papi” Castrillon au chant et à la basse (second lead vocal and bass)
et Rolando “El Chino” Carpio à la guitare (guitar)
Ces 4 jeunes gens ont alors l’habitude de se retrouver dans les rues de leur quartier en faisant l’école buissonnière. C’est pourtant après un séjour d’étude de 2 ans au Brésil d’Erwin qu’ils décident de former un premier groupe qui s’appelle “Los Cometas” qui devient vite “Los Saicos”.
The 4 young men used to skip school and wander in the streets of their district. Although they created their first band called “Los Cometas” just after Erwin went to a 2-year-studying-trip in Brazil. “Los Cometas” will become “Los Saicos” pretty fast.
Si leur tout premier titre (“Come On”) est écrit en anglais, ils se distinguent du reste des groupes péruviens et sud-américains de l’époque par le fait de chanter en espagnol et d’écrire leurs propres compositions (il semble en effet que les artistes péruviens avaient la fâcheuse habitude de reprendre les morceaux des groupes britanniques et américains, comme la génération des Yéyés en France.)
Although they sing their very first song in English (“Come On”), they go to the opposite of what’s the habit in Peru and South America at the time : GB and US bands covers (we had the same in France in the 60’s with the designated “Yéyés” generation).
“Come on / baby come on to me / ’cause I want / to have you near me / I’m in love / in love with you / with you / and your sister too / ’cause I am / the king of the street / and I can / get all I want / I…I’m the Saico” (Los Saicos)
“allez viens / viens à moi ma chérie / parce que je veux / t’avoir près de moi / je suis amoureux / amoureux de toi / de toi / et de ta soeur aussi / parce que je suis / le roi de la rue / et je peux / avoir tout ce que je veux / je…je suis le Saico” (Los Saicos)
Vidéo mise en ligne sur YouTube par Heduardo le 07/11/2009)
Ce titre (qui sera la face A de leur premier 45 T.) est la chanson d’ouverture de leur première apparition sur scène…dans un cinéma.
Le rock ne fait alors pas partie de la culture péruvienne. Lima n’offre donc aucune salle de concert adaptée. Les groupes du coin se succèdent donc dans les salles de cinéma, en avant-première des diffusions de films. “Come On” fait l’effet d’une bombe. Les spectateurs restent muet durant de longues secondes avant de se lever, de hurler et d’applaudir à tout rompre. La fulgurante carrière du groupe est lancée : fin 64, premiers concerts, 1965, sorties de leurs six 45 T. et 1966, la séparation.
This song is the main title of their first single as well as the opening song of their first gig which takes place in a…movie theatre.
Rock’n roll is way out of cultural movement in Peru at the time. Therefore, you just cannot find a proper venue in Lima. Local bands play in movie theatres just before movie screenings. “Come On” is an explosive bomb. The audience stay put and mute for long seconds before bursting out in screams and applause. Their stupendous career is on : first gigs at the end of 64, the issue of their six singles and the split in 1966.
“Salvaje”
“salvaje es un potro cerril / veloz como el viento / con casco de acero / mas yo lo lacé / me hecho de la silla / trata de patearme / me quiere matar” (Los Saicos)
“Sauvage”
“sauvage est un poulain rétif / aussi rapide que le vent / avec des sabots d’acier / plus je le monte / plus il me jette / il parle de me rouer de coups / il veut me tuer” (Los Saicos)
“Wild”
“wild is a restive foal / as fast as the wind / with hoof made of steel / the more I’m riding him / the more he throws me away / he talks about beating me / he wants to kill me” (Los Saicos)
.
Vidéo mise en ligne sur YouTube par Heduardo le 08/11/2009
Sans aucun aspect politique, Los Saicos proposent cependant des textes durs et violents qui sont le plus souvent hurlés. “Je criais parce que je ne savais pas chanter” a dit récemment Erwin Flores. Sur des instruments bricolés par manque de moyens (comme la guitare de Carpio), ils apprennent à jouer en 2 mois. “Papi” est censé apprendre la basse et les textes en même temps mais n’y parvient pas. Erwin lui crie alors les textes pour qu’ils les répètent durant les répétitions. Ils s’aperçoivent que sa voix colle parfaitement à leurs textes les plus violents et décident que “Papi” chantera les chansons plus douces et mélodiques qui apparaîtront souvent sur les faces B de leurs 45 T.
Without any political dimension, Los Saicos’s lyrics are yet harsh and violent and more shouted than sung. “I screamed because I didn’t know how to sing” recently said Erwin Flores in an interview. Because of lack of money, they build some of their instruments (like Carpio’s guitar) and learn how to play music in 2 months. “Papi” is the singer to be but fails in learning the bass and the lyrics at the same time. Erwin screams them to his face during the rehearsals for him to learn them. They then find his voice more suitable for their brutal songs and decide that “Papi” will sing the melodic ones.
“Besando a otra”
“besando a otra mi chica me vio / me dijo adios no te beso mas / corri tras de ella y trate de explicar / le dijo ven, que es fue / tan solo un pequeno error / me dijo : no, no te quiero ver mas” (Los Saicos)
“En embrassant une autre”
“En embrassant une autre, ma copine m’a vu / elle m’a dit adieu je ne t’embrasserai plus / je lui ai couru après pour m’expliquer / je lui ai dit viens, c’était / seulement une petite erreur / elle m’a dit : non, je ne veux plus te voir” (Los Saicos)
“Kissing another one”
“while kissing another one my girlfriend saw me / she told me goodbye I won’t kiss you anymore / I ran after her to explain myself / I told her “come”, it was / only a small mistake / she told me : no, I won”t see you anymore” (Los Saicos)
Vidéo mise en ligne sur YouTube par Heduardo le 08/11/2009
Le succès gagne à vitesse grand V. Ils sont invités sur tous les plateaux tv et toutes les radios. Ils se voient même confier leur propre émission télé sur l’une des chaînes principales nationales (originalement intitulée “El Show de Los Saicos).
En 1966, sans qu’aucune explication officielle (encore aujourd’hui) ne soit donnée, les 4 amis arrêtent de se voir et cessent ainsi leurs créations et le groupe. Ils disparaissent même totalement du paysage culturel jusqu’à tomber dans l’oubli complet quelques années plus tard.
Their success is pretty fast. They appear in every single musical and talk show existing on TV and radio in Peru. They even present their own TV show (which is called with a lot of originality “Los Saicos’ show”).
In 1966, without any official explanation, even today, the 4 friends just stop seeing each other. By doing so, the band dies. They completely disappear from cultural life. After few years nobody seems to even remember them.
Wau y los Arrrghs !!! concert à Malaga le 19/03/2011
Vidéo mise en ligne sur YouTube par latrincheravideos le 22/04/2011
La postérité arrive en 1999 en Espagne avec le label Electro-Harmonix qui découvre “Demolicion” et sort dans la foulée l’album “Wild Teen Punks From Peru 1965” qui est une compilation de leurs six 45 T.
Posterity comes in 1999 in Spain thanks to Spanish label Electro-Harmonix. They listen for the first time “Demolicion” and decide to issue a compilation of their 6 singles called “Wild Teen Punks From Peru 1965”
Les mots sont lâchés : “punk”, “Pérou” et “1965”. Associée à la réapparition du groupe, une dispute politico-culturelle prend forme. Le punk est-il une création des pays du Nord (GB et US) ou bien une réalisation des pays du Sud, pérou en tête ?
Words are unleashed : “punk”, “Peru” and “1965”. A political and cultural dispute is born along with the band’s reappearance. Is punk a Northern Countries’ creation or a Southern Countries’ inception ?
Mais prenons les choses dans l’ordre.
La réapparition du groupe, puis sa reformation au début des années 2010, ressemble plus à une traque des médias qu’à une volonté farouche des membres du groupe de rejouer ensemble.
But let’s deal with the issues in the right order.
The band’s reappearance, and their reformation in the 2010’s, is due more to a media stalking than to a members’ will to play again together.
En 2002, le fanzine péruvien Sotano Beat (chaîne YouTube Sotano Beat Lima Peru) retrouve le guitariste, Rolando “El Chino” Carpio, à Lince, le quartier d’origine du groupe, d’où il n’a jamais bougé. Suite à son interview, ses 3 compères montrent le bout de leur nez. Erwin Flores a fait carrière aux Etats-Unis à la NASA et comme cadre d’un laboratoire pharmaceutique. Pancho Guevara s’est lui éclaté dans une entreprise de construction au Pérou. Quant à “Papi” Castrillon, il profite de sa retraite gagnée lui aussi aux Etats-Unis.
In 2002, the Peruvian fanzine Sotano Beat (YouTube channel Sotano Beat Lima Peru) finds the guitarist, Rolando “El Chino” Carpio, in Lince, the very disctrict where the band is from and from where he never moved. After this interview, his 3 friends come out of their life. Erwin Flores worked in the States as a NASA employee and as pharmaceutical company executive. Pancho Guevara stayed in Lima in a building company. “Papi” Castrillon retired after having spent his life in the States too.
Leur passé musical est tellement loin derrière eux que “El Chino” n’en a même jamais parlé à ses enfants. L’ironie de la Vie va faire qu’il ne participe pas à l’engouement qui prend forme. Si Los Saicos ressuscitent d’un peu nulle part en 2010, “El Chino” décède lui en 2005.
Car oui, en 2010, le Dracula Funtastic Festival de Benidorm, en Espagne, invite les 3 survivants à se produire devant des “gamins” de 15 à 25 ans. 46 ans après leur première apparition sur scène dans un cinéma de Lima, le succès est le même. La hype “Los Saicos” se développe à la vitesse du net. On ne compte plus le nombre de reprises présentes sur YouTube du morceau “Demolicion” par des groupes latinos comme les brésiliens de Damn Laser Vampires
Their musical life is so way back in the past that “El Chino” never spoke about it to his own children. Life is even so ironic that he dies before the resurrection of the band in 2005.
In 2010, Los Saicos are invited to play in front of 21st century wild teens of Benidorm, Spain, during the Dracula Funtastic Festival. 46 years after they first appear in a movie theatre in Lima their success is all the same. The “Los Saicos” hype spreads out as fast as the internet makes it possible. Covers from latino bands of the song “Demolicion” are countless on YouTube such as the Damn Laser Vampires’ cover from Brazil
les Péruviens de Leusemia (avec de beaux pogos en prime) / Peruvian band Leusemia’s cover (with great pogos in the crowd)
Vidéo mise en ligne sur YouTube par Primera Dosis ImI le 24/05/2015 (Festival Vivo Por El Rock de Lima)
Les Mexicains de Cafe Tacuba / Mexican band Cafe Tacuba’s cover
Vidéo mise en ligne sur YouTube par reduji le 13/07/2008)
ou les Sévillans de Narco / or the Sevillan band Narco’s cover
Vidéo mise en ligne sur YouTube par NARCO pagina oficial le 25/04/2013
Du côté anglophone, on n’est pas en reste avec l’inspiration directe revendiquée par Lux Interior, chanteur des Cramps, ou la reconnaissance musicale de Jello Biafra (qui assiste à la première US de la diffusion du documentaire “Saicomania” en 2011), des Black Lips ou de Franz Ferdinand.
Les concerts se multiplient, au Mexique, en Argentine et à Lima, bien sûr, notamment lors du festival Lima Vive Rock en 2013.
On the English speaking side, the band is declared one the Cramps’ inspiration by its lead singer Lux Interior. The even get a musical acknowledgement from Jello Biafra, The Dead Kennedys lead singer, who attends the US premiere of the screening of the documentary “Saicomania”, from the Black Lips or Franz Ferdinand.
Los Saicos play several gigs in Mexico, Argentina or Peru, of course, during the Lima Vive Rock Festival in 2013.
Vidéo mise en ligne sur YouTube par LimaPeru.TV le 08/09/2013
Ce concert sera l’un des derniers du batteur Pancho Guevara qui décède en 2015, mettant ainsi fin aux désirs d’écrire de nouveaux morceaux (4 titres sont alors en préparation).
This was one of the last gigs for drummer Pancho Guevara. He dies in 2015. This is ending the band’s desires to issue new songs (4 songs are on their way at the time).
“El entierro de los Gatos”
“Ya ! el viejo murio / ya ! el viejo murio / sere…el gato mayor ! ya ! ” (Los Saicos)
“L’enterrement des chats”
“Hey ! le vieux est mort / hey ! le vieux est mort / je vais être…le chat le plus âgé ! hey !” (Los Saicos)
“Cats’ funeral”
“Hey ! the old one is dead / hey ! the old one is dead / I’m gonna be…the oldest cat ! hey !” (Los saicos)
Vidéo mise en ligne sur YouTube par Heduardo le 08/11/2009
Reste donc l’origine de l’apparition du punk. Pour le monde latino, il est évident que Los Saicos en sont les créateurs. Des articles de journaux tels que ABC (Espagne) (“le premier groupe punk du monde”) ou El Mundo (Espagne) en attestent. Ces derniers pointent même le fait, en guise de preuve, qu’en 1964, avec un texte tel que celui de “Demolicion”, le groupe aurait été qualifié de terroriste s’il avait vu le jour sous le régime franquiste en Espagne (El Mundo, Dario Manrique, le 18/03/2016). Il existe également des reportages, des documentaires (comme celui de la chaîne YouTube Noisey “Was punk rock born in Peru ?”) et quantité de groupes hispanophones pour l’affirmer (comme les Espagnols de Las Mujeres, Los Bengala ou The Phantom Keys).
What about the origin of punk rock then ? For latino world Los Saicos are the obvious creators of punk. Spanish newspapers such as ABC (“the first punk band in the world”) or El Mundo claim so. In an article written by Dario Manrique en El Mundo on the 18th of March 2016, they even say that Los Saicos would have been qualified as terrorists by Franco if they had been Spanish. Many other ones claim so as well through reports, documentaries (such as “Was punk rock born in Peru ?” on YouTube channel “Noisey”) or punk bands (mainly Spanish ones such as Las Mujeres, Los Bengala or The Phantom Keys).
Mais cette volonté farouche de démontrer que le punk est péruvien dénote à notre sens une lutte plus générale contre l’impérialisme culturel des pays du Nord en général et anglophones en particulier. De façon neutre, la musique et les textes de Los Saicos sont effectivement punks. Pour l’époque. Car si leur son est agressif en 1964, il ne l’est plus en 1977 après le seul album des Pistols. Mais ce n’est bien qu’une question d’époque et de matériel. De moyens à disposition à un moment précis. Le son des Pistols de 2007, lors de leurs concerts anniversaires, n’est par exemple pas non plus leur son de 1977. On a donc devant nous une musique violente et agressive et des textes nihilistes mais dépourvus de toute connotation politique qui faisait pourtant la spécificité de l’explosion punk de 77. Les spécialistes musicaux, comme les membres du groupe eux-mêmes, qualifient alors Los Saicos de “proto punks”. D’ancêtres de la musique punk. Pères ou grand-pères. Erwin Flores disant même n’être que les Lucy du punk, en référence à la Lucy ancêtre de l’espèce humaine.
L’intensité de leur musique et de leurs textes ainsi que l’effet qu’ils ont produit il y a 56 ans sont donc suffisamment importants pour paraître dans nos pages. Et leur meilleure attitude punk est peut-être aussi l’une des plus récentes :
Erwin Flores, dans le doc. “was punk rock born in Peru ?” : “la musique punk, c’est de la merde !”
montrant ainsi que Los Saicos ne peuvent être enfermés dans un tiroir ou une camisole.
But the fierce will to prove the peruvian birth of punk music is part of a bigger issue regarding the Northern countries cultural imperialism. In a neutral attempt to analyse this, Los Saicos’ music and lyrics are punks. For their time. The harshness of their music can seem pretty childish 13 years later after The Pistols’ only LP. But this is a matter of era, of means, of quality of sound and instruments not a matter of bands. In 2007, during their anniversary tour, the Sex Pistols didn’t sound quite like they did 40 years before. So…violent and aggressive music, nihilistic lyrics but no political attitude or ideas at all, which was yet the 77 punk explosion specificity. Los Saicos can be then qualified as “proto punks”. Fathers of punk. Or even grand-fathers. Erwin Flores goes further that they are the Lucy of punk music as Lucy is the ancestor of human species.
The intensity of their music and lyrics as well as their impact on the audience 56 years ago are significant enough for them to appear on a blog upon punk music. And their best punk attitude might as well be one their most recent ones :
Erwin Flores (in “was punk born in Peru ?”) : “punk rock music is a piece of shit !”
thus showing that Los Saicos cannot be labelled or confined in a straightjacket.
“Camisa de fuerza”
“camisa de fuerza amarrado / cama loco hospital / caja de zapatos sin abrir / matar romper e incendiar / caramelo chocolate / cuatro aviones y un camion / en un barque de carga / y tirando carbon / destrozando paredes / quiero volar / y me voy a comprar / una muneca de trapo” (Los Saicos)
“Camisole de force”
“camisole de force fermée / chambre fou hôpital / boîte à chaussures sans ouvrir / tuer briser et incendier / caramel chocolat / quatre avions et un camion / sur un cargo de frêt / rejetant du carbon / détruisant les murs / je veux voler / et je vais acheter / une poupée de chiffon” (Los Saicos)
“Straightjacket”
“enclosed straightjacket / room crazy hospital / shoe box without opening / kill break and burning / caramel chocolate / four planes and a truck / on a cargo ship / rejecting carbon / destroying walls / I want to fly / and I’m going to buy / a rag doll” (Los Saicos)
Vidéo mise en ligne sur YouTube par Heduardo le 07/11/2009